29 oct 2009

Nello stesso pullman di Ansaldo.


La règle de ce voyage dans le pays le plus fermé de la planète - se fondre dans le paysage comme l'un des rares touristes le visitant - impose bien sûr une vision singulièrement tronquée d'une Corée du Nord où la propagande est érigée au rang de discipline artistique. On ne voit que ce que l'on vous montre, et ce que l'on peut glaner dans les interstices. Pyongyang, cette fois, donne plutôt l'impression d'un voyage à Sofia ou à Minsk dans les années 1950. Les bâtiments, le tramway, les boutiques en sous-sol des immeubles, tout sent les grandes heures de l'économie planifiée. Pour autant, ce n'est pas cette image caricaturale d'une ville où des hordes de citadins efflanqués et déprimés hantent de grises rues. Au contraire, il se dégage de la «ville des saules» une étonnante impression de calme, avec un air dont les rares voitures ne suffisent à altérer la pureté, de vastes avenues arborées et des rues où les seules agressions publicitaires sont les fresques à la gloire du régime. On y croise des cadres en costume, des femmes à la rassurante et universelle coquetterie, des couples qui flirtent dans les parcs ou le long des rives du fleuve Taedong. Bien sûr, Pyongyang est une vitrine, et les carreaux sont plus sales dans les bourgades de province, voire dans les rues excentrées de la capitale. Et il y a aussi ces longues files de citadins fatigués attendant des bus asthéniques, ces vieilles dames courbées sous le poids d'un sac de toile contenant tous leurs trésors.
(Voyage hors du temps en Corée du Nord)

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